SÉPÀND DANESH

Me, My Eagle and My Snake

\ moi, mon aigle et mon serpent



The exhibition opened March 12, 2020
It is extended through June 27

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L’exposition s’est ouverte le 12 mars 2020
Elle est prolongée jusqu’au 27 juin

 

crédits photo : Jérôme Michel

 

TEXTE EN FRANÇAIS CI-DESSOUS

The Persian word konj-kav means “curious” (literally “digging into corners”). Sépànd Danesh has been digging into corners for nearly a decade now, giving them painted form with the vertical junction of two walls meeting, floor-less and ceiling-less. In his new exhibition at Backslash, the motifs that previously adorned his corners have given way to curious characters whose mindsets and moods we feel we recognise and sense. His figures are made up of identical fragments (tiny three-dimensional pixels), bringing to mind a poem by 13th-century Persian poet Saadi:

All human beings are in truth akin.
All in creation share one origin.
When fate allots a member pangs and pains,
No ease for other members then remains.
If, unperturbed, another’s grief canst scan,
Thou are not worthy of the name of man.
 

This cube-based stylized technique can be compared to the artistic experiments of Pointillist painters in the early 20th century: when a pointillist painting is observed from a certain distance, the coloured dots are impossible to tell apart, creating the optical effect of blending into each other. The same principle was adopted years later to create the digital raster image with the pixel as its base unit, its smallest element. Sépànd Danesh takes us into the world of the infinitely small, with the pixellation of the figures, as well as the infinitely large, with the universalisation of human emotions.

The artist explains his approach: "In my work, I try to tackle the question (…) by using the pixel in its oncological form, as an object for reflection devising ever-new combinations and variations."

For his third exhibition at Backslash, Sépànd Danesh is turning the corner into an open book, proposing a fresh interpretation of Nietzsche's Thus Spoke Zarathustra. Me, my eagle and my snake narrates the adventures of a lone traveller, perched atop the mountains of enchantment, who sees all life as an eternal recurrence and metamorphosis. The love felt by this traveller, half-animal, half-superhuman, for bleak and barren nature makes the eagle and the snake ideal companions. The eagle is proud and the snake is crafty. The eagle is sharp-eyed, defies gravity and dwells among the highest peaks. The snake delivers the kiss of death, changes skin and is acquainted with the entrails of the earth.

Sépànd Danesh thoroughly dissects the figures he presents and, more specifically, the attitudes and emotions of human beings in general. The exhibition is constructed like the genome sequence of individuals along with their quirks and feelings. Sculptures and paintings are populated with strange characters in positions that are easily identifiable, conveying as they do an array of human sentiments.

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En persan, le mot konj-kav (traduit littéralement par creuser le coin) signifie curieux. Sépànd Danesh creuse le coin depuis bientôt une décennie en le représentant en peinture par l’encoignure verticale de deux murs, sans sol ni plafond. Pour sa nouvelle exposition à Backslash, les motifs qui ornaient ses coins laissent la place à de curieux personnages dont on a le sentiment de connaitre l’attitude ou de ressentir l’état d’âme. Ses personnages sont atomisés de fragments toujours identiques (petits pixels en volume) qui n’est pas sans rappeler le poème persan de Saadi (XIIIe siècle) :

Les humains sont membres les uns des autres, 
et tous créés de même matière. 
Si un membre est affligé, 
les autres s'en ressentent. 
Qui n'est pas touché du mal d’autrui, 
ne mérite pas d’être appelé humain.  

Cette stylisation par des cubes peut être comparée aux recherches des peintres pointillistes du début du XXe siècle. En effet, lorsque le tableau pointilliste est regardé à une certaine distance, les points de couleurs ne peuvent être distingués les uns des autres et se fondent visuellement les uns aux autres. C'est ce principe qui a permis, plus tard, de créer l'image numérique matricielle et qui a fait du pixel son unité de base, son plus petit fragment. Avec Sépànd Danesh, nous sommes dans l'infiniment petit de par la pixellisation des personnages mais également dans l'infiniment grand de par l'universalisation des sentiments humains.

Il explique : « Dans ma pratique, j’essaie d’aborder la question (…) en utilisant le pixel dans sa forme ontologique, comme un objet de réflexion imaginant des combinaisons et variations toujours nouvelles. »

Pour sa troisième exposition à Backslash, Sépànd Danesh fait du coin un livre ouvert et propose une relecture d’Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. Moi, mon aigle et mon serpent retrace les aventures d’un voyageur solitaire, perché dans les montagnes de l’émerveillement pour qui tout est éternel retour et métamorphose. L’amour de ce voyageur, mi-bête mi-surhomme, pour la nature aride et désertique fait de l’aigle et du serpent de formidables compagnons. L’aigle est fier et le serpent est rusé. L’un a l’œil aiguisé, défie l’apesanteur et habite les sommets ; l’autre a le baiser mortel, change de peau et connait les entrailles de la Terre.

Sépànd Danesh décortique à l'extrême les personnages qu'il met en scène et plus précisément les attitudes et les émotions de l'être humain en général. Cette exposition s'échafaude comme le génome séquentiel des individus et de leurs affectations, leurs humeurs. Sculptures et peintures déploient ainsi des personnages étranges dans des positions aisément reconnaissables, à travers un répertoire de sentiments humains.

Sépànd Danesh est diplômé de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (ateliers de Giuseppe Penone et de Philippe Cognée). Son travail a été exposé dans le monde entier, notamment aux Etats-Unis, en Belgique, à Dubaï, en Iran ou encore au Maroc. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses, dont celles du Fonds National d'Art Contemporain, du FRAC Poitou Charentes, de la Collection Société Générale ou encore de la Fondation Colas. Il réalise régulièrement des résidences et des performances, notamment au Mac/Val où il a également exposé des œuvres de cette nouvelle série.

PRESS \ PRESSE

Guy Boyer, “Quatrième tour des galeries post-confinement”, Connaissance des Arts, 2020
Alexia Lanta-Maestrati, Sépànd Danesh, L’actualité dans les galeries, L’Oeil, 2020
C. Perrin, “Sépànd Danesh sous tous les angles”, Collection Société Générale, 2020
Marie Maertens, Valérie de Maulmin, ”8 expos gratuites en galerie pour découvrir l’art contemporain”, Connaissance des arts, 2020